Le monde sens dessus-dessous de Machais
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DEPUIS LE COL DU BRAMONT qui, culminant à 956 mètres d’altitude, marque la frontière entre le département des Vosges et celui du Haut-Rhin, la départementale 34 descend le versant par la vallée de la Moselotte pour rejoindre La Bresse. Côté alsacien, la route dégringole en enchaînant
14 virages en épingle avant d’atteindre le village de Wildenstein et la remarquable vallée de la Thur. Le belvédère de RondeTête (alt. 1160 m), permet d’admirer la vallée haut-rhinoise, une vallée cintrée de pentes raides et piquetée par les impressionnants à- pics du massif du Grand Ventron. Peu à peu, en aval de Wildenstein, l’ancien vallon glaciaire s’ouvre alors sur un impressionnant piton granitique qui chapeaute le lac de Kruth-Wildenstein. Mis en eau en 1964, le lac artificiel demeure un des plus grands plans d’eau du massif des Vosges. Il s’étire sur près de 2 km et couvre 81 ha. De nombreuses activités sont proposées et encadrées, comme le canoë-kayak, le bateau à pédales, la plongée, la pêche… Comblant une ancienne dépression d’origine glaciaire, la tourbière de Machais (alt. 983 mètres) est, avec une superficie de 20 hectares, la plus importante du massif des Vosges. Par endroit, le manteau tourbeux atteint 10 mètres d’épaisseur. Au centre du marais, l’eau est libre tandis que les pourtours se trament en une véritable mosaïque de canaux qui divise la tourbière en îlots. Des îlots sur lesquelles une redoutable plante carnivore attend l’insecte imprudent : Le Rossolis à feuilles rondes (Drosera Rotundifolia).
LE SAVIEZ-VOUS ?
Comme des gluaux, des poils glanduleux transformés en tentacules se dressent sur la partie superficielle du Drosera. Chacun de ces poils capités est couronné de petites glandes gluantes qui brillent au soleil (ros/solis : rosée du soleil). Les moustiques, les mouches et autres insectes se laissent facilement tromper par ce qui pourrait ressembler à une goutte de rosée ou à un nectar. Ils restent collés à cette masse visqueuse. Le piège a fonctionné, les tentacules qui entourent l’insecte se replient et bientôt l’enveloppent totalement. Il ne reste plus qu’à le digérer. Ce sont les protéines et les protides contenus dans ses victimes qui intéressent le Drosera. Rien d’autre. Une fois le repas terminé (de quelques minutes à plusieurs jours selon la taille de la proie), la feuille s’ouvre et expulse les parties non digérées. Les tentacules se redressent et le piège est prêt à fonctionner à nouveau.
Texte et Photos : Olivier FRIMAT
Source : Vivre les Vosges ensemble n57