Traces d’empreintes sur la ligne bleue
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Du col du Calvaire au Honneck en passant par la Schlucht, les crêtes des Hautes-Vosges offrent un belvédère de choix vers l’autre ligne bleue… des Alpes.
Si Saint-Maurice-sur-Moselle dans la vallée de la Moselle permet l’accès aux domaines skiables du Rouge-Gazon et du Ballon d’Alsace, Gérardmer et La Bresse entrouvrent les portes des Hautes-Vosges. Le col du Calvaire (alt. 1 144 m) que l’on atteint par le col du Bonhomme depuis la vallée de la Haute-Meurthe, nous place idéalement sur la voie des crêtes vosgiennes, à cheval entre Alsace et Lorraine.
Le sentier des 3 pays
Ce sentier de grande randonnée (GR5) relie le col du Calvaire au col de la Schlucht en traversant les grandioses paysages des Hautes-Chaumes en plein coeur de la Réserve Naturelle du Tanet-Gazon du Faing. En période estivale, jusqu’à 500 000 touristes, amateurs de randonnées, naturalistes usent leurs souliers sur les sentiers de cette lande de montagne. En novembre, l’hiver s’installe petit à petit puis prend racine vers les Hauts. La neige, le vent, le froid pétrifient les arbres, comme les « Fayards » ces hêtres d’altitude « fous » de pousser là ! La vie animale fonctionne au ralenti et se connecte en mode survie. Les paysages deviennent sages... comme des images.
L’énergie des profondeurs
Avec 72 mètres de profondeur, le lac Blanc est le plus profond des Vosges. Un ingénieux système de turbinage/ pompage (édifié par l’ingénieur René Koechlin entre 1928 et 1933) connecte le lac Blanc à celui du lac Noir. Aux heures creuses, l’usine EDF du lac Noir pompe l’eau du lac Blanc via une conduite forcée de 120 m taillée dans le roc, pour la production d’électricité.
Du pays de Welche à Gérardmer
Émergeant des nuages, les collines du pays de Welche emmaillotent la tour belvédère du Grand Faudé. Le Pays de Welche est un « morceau » d’Alsace où on ne parle pas de dialecte, mais un patois…Welche. Les pâturages à l’herbe grasse remplacent les vignobles et les fermes isolées en hameaux, les façades à colombages de l’Alsace touristique. Lové sous un à-pic de 200 mètres, à l’aplomb de l’Altenkraehkopf (alt. 1 277 m) l’ancien cirque glaciaire du lac du Forlet offre une vue ahurissante sur les contreforts de la montagne vosgienne et la plaine d’Alsace. De l’éminence voisine du Taubenklangfelsen (alt. 1 299 m), le moutonnement caractéristique des ballons des Vosges laisse entrevoir sous les feux du couchant une perle : le lac de Gérardmer.
Sur la route des crêtes
Par beau temps, les Alpes bernoises dévoilent leur cortège de prestigieux sommets : le Mönch, la Jungfrau, le Finsteraarhorn, l’Eiger soulignent l’horizon allant du rose laiteux aux aurores, au bleu cobalt au crépuscule. Edifiée entre 1842 et 1849, une route relie la vallée des lacs dans les Vosges à celle de la Fecht en Alsace. Perché tel un nid d’aigle à l’altitude de 1 139 mètres, le col de la Schlucht devient à cette époque, un lieu de passage entre les deux régions et ouvre la voie à une route de montagne construite par l’armée française durant la guerre de 14-18. Cette route stratégique devient publique à partir de 1920. Cette départementale qui n’a pas son pareil dans toute l’Europe, prend le nom de route des crêtes. Elle permet de rester au contact des plus hautes crêtes sur près de 60 km entre le col des Bagenelles et le Grand-Ballon, le point culminant du massif des Vosges (1 424 m). Chapeauté par le toit de la Lorraine, le Hohneck (1 363 m) voit ses contreforts s’effilocher en laissant les sept arêtes des Spitzkoepfes étirer leurs dentelles minérales à l’aplomb du lac de Fischboedle. Les crêtes vosgiennes sont ainsi un mélange subtil entre douceur des ballons des Vosges du versant lorrain et les flancs escarpés du coté alsacien.
Bonnes découvertes !
source : Vivre les Vosges Ensemble par Olivier Frimat